L’écriture syriaque est une branche fascinante de l’histoire de l’écriture et de la culture du Proche-Orient ancien. Elle dérive de l’araméen, une langue sémitique largement utilisée dans le Proche-Orient à partir du 1er millénaire av. J.-C. L’araméen est devenu une langue véhiculaire dans l’Empire néo-assyrien, puis dans l’Empire perse achéménide.
L’écriture syriaque apparaît vers le Ier siècle av. J.-C. ou le Ier siècle ap. J.-C., dans la région d’Édesse (aujourd’hui Şanlıurfa, en Turquie), un centre culturel et religieux important.
L’alphabet syriaque est un dérivé cursif de l’alphabet araméen, composé de 22 lettres, et s’écrit de droite à gauche. Il existe plusieurs styles d’écriture syriaque :
- Estrangela : la forme la plus ancienne et la plus artistique.
- Serto (ou occidentale) : utilisée par les chrétiens syriaques occidentaux.
- Madnhaya (ou orientale) : utilisée par les Églises de tradition orientale.
L’écriture syriaque a joué un rôle central dans la transmission du christianisme en Orient. Elle a servi à traduire la Bible (la Peshitta), et a été utilisée dans une riche tradition de littérature théologique, philosophique et scientifique. Elle a également influencé d’autres écritures, comme l’écriture sogdienne et certaines formes de l’alphabet arabe.
Aujourd’hui, bien que l’usage courant du syriaque ait décliné, il reste vivant dans les liturgies de plusieurs Églises orientales, et des efforts sont faits pour le préserver et le revitaliser.
Concernant la langue de Marie, mère de Jésus, elle vivait à Nazareth, en Galilée, au Ier siècle de notre ère. À cette époque, la langue vernaculaire dans cette région était l’araméen galiléen, un dialecte local. L’araméen était utilisé dans la vie quotidienne, les échanges commerciaux et certaines formes de liturgie. Il est donc quasiment certain que Marie parlait l’araméen, tout comme Jésus.
Le syriaque, quant à lui, est une forme littéraire et ecclésiastique de l’araméen, développée un peu plus tard, surtout à partir du Ier siècle ap. J.-C., dans des régions comme Édesse. Il est donc linguistiquement très proche de l’araméen parlé par Marie, mais ce n’était pas encore la forme utilisée à Nazareth à cette époque.